l'euro en danger
Présidentielle : l’euro en danger ? publié par Capital le 9 avril 2022
La campagne présidentielle invite à poser la question de la solidité des institutions européennes et de l’euro dans l’hypothèse de l’élection d’un Président de la République de type populiste ou d’extrême droite en France.
L’histoire récente nous a certes montré que le système américain pouvait survivre à la malédiction Trump et à sa contestation de l’élection, mais il est bien difficile d’imaginer ce qu’aurait été la suite des événements si l’assaut violent du Capitole avait été victorieux.
Plus proche de nous, la situation en Hongrie est plus inquiétante, car elle montre l’érosion progressive d’un régime démocratique sous l’emprise d’un Président d’extrême-droite.
C’est ainsi que se déroule à notre porte un scénario d’affranchissement des lois européennes, confirmé par l’annonce toute récente d’un prochain référendum, une dérive que la Commission de Bruxelles parait bien en peine d’arrêter.
Les programmes des candidats d’extrême-droite à la présidentielle française ont certes été adoucis, voire édulcorés, sous l’influence des événements tragiques d’Ukraine.
C’est ainsi que les slogans anti-immigration ont été quelque peu atténués, mais cette concession à l’actualité ne doit pas masquer la permanence d’options essentielles, et notamment la volonté de supprimer la primauté du droit européen sur le droit français.
Le profil bas actuel de l’extrême droite française ne doit pas faire oublier un faisceau de pratiques pour le moins préoccupantes dans le domaine du financement par exemple, mais surtout sa collusion avec les autres partis d’extrême-droite.
Le groupe Identity and Democracy créé en 2019 au sein du Parlement Européen rassemble ainsi des députés de dix pays d’Europe, dont la France l’Italie et l’Allemagne. Ce groupe, et notamment sa composante française, vient de renouveler son soutien à la Hongrie pour s’affranchir des lois européennes
Le recul de l’ordre européen … et de l’euro
Il est peu probable que les électeurs français aient mesuré les implications d’une telle revendication, un premier pas vers la déconstruction de l’Europe et donc de l’Euro.
S’il n’est plus explicitement à l’ordre du jour, l’abandon de l’euro est en fait bien présent, inscrit en filigrane d’une obscure proposition de création de deux zones euro, au nord et au sud de l’Europe.
Qu’adviendrait-il d’une France confrontée à l'élection d'un représentant de l'extrême droite, un pays où, à l'inverse de l'Allemagne d’aujourd'hui, les pouvoirs sont concentrés au sommet de l'État ? Comment bloquer l'action anti-européenne possible de telles présidents démocratiquement élus ?
On ne peut que s’interroger sur la capacité à résister à une telle situation et en premier lieu sur la force du rempart constitutionnel … ou sa fragilité.
L’élément le plus préoccupant est certainement le célèbre Article 16 de la Constitution française, lequel pourrait donner d’emblée au vainqueur de la Présidentielle la capacité d’instaurer une situation de pleins pouvoirs bien difficile à contrer.
Alain Lemasson Ancien banquier – Fondateur de infofi2000.com |
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09/04/2022
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