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Capital - Investir à Wall Street



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Investir à Wall Street 

  

Les épargnants français hésitent à investir en bourse, à l’inverse de leurs homologues américains, pour qui l’achat d’actions est aussi banal que le placement des Français sur le livret A. Il n’est pourtant jamais trop tard pour diversifier ses investissements, d’autant que l’expérience de la bourse américaine peut s’avérer passionnante, au-delà d’une perspective de gain bien supérieure à tout ce que connaissent les épargnants français.

 

Il n’y a pas à hésiter en effet sur la manière d’investir au départ. La simple comparaison des hausses de cours sur le marché français – le Cac40 - et sur le marché américain – le NASDAQ par exemple – fait apparaître l’étonnante performance de ce dernier.

C’est ainsi que la même somme investie il y a dix ans sur le NASDAQ et sur le CAC40 aurait théoriquement rapporté 300% aux États-Unis contre 75% en France, soit 4 fois plus !

 

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Pour rendre cette comparaison plus précise, il faudrait tenir compte de la taxation française des plus-values d’un compte titres (30%), et de l’impact du taux de change du dollar. Et considérer également que les plus-values de placement sur un PEA classique sont soumises aux prélèvements sociaux de 17.2%. 

Ainsi corrigées, les performances sont plus faibles, mais les écarts ne sont pas sensiblement différents car l’avantage des retenues légales plus avantageuses pour le CAC40 (réservé aux actions européennes) a été en effet compensé par la hausse du dollar sur la période considérée. 

 

En tenant compte de ces ajustements, la plus-value nette sur 10 années d’un investissement initial de 10 000 € aurait proche de 6 300€ sur le CAC40 et de 24 000 € sur le NASDAQ !

 

Les seven magnificent (sept magnifiques) 

 

Mais il y a mieux encore, car cette plus-value a été calculée à partir de la progression de l’indice global. Le gain sur la bourse américaine aurait été encore supérieur avec un investissement initial concentré sur les fameuses « 7 magnifiques », Alphabet (Google),  Amazon, Apple, META (facebook), Microsoft, NVIDIA et Tesla.

 

Il est ainsi suggéré de commencer cette expérience boursière avec un investissement prudent de 10 000 € répartis à parts égales entre ces 7 actions américaines, un achat qui peut être réalisé depuis le sol français avec une simplicité surprenante. L’ouverture d’un compte titres est en effet quasi-immédiate dans la plupart des banques, et la pratique des gestes élémentaires d’achat/vente ou de suivi d’un portefeuille d’actions

se fait alors facilement, à partir d’un ordinateur ou même d’un téléphone portable.Pour Une fois cet achat réalisé, il n’est pas question de commencer un travail de trader, mais simplement de suivre régulièrement la situation des entreprises concernées à partir d’une ou deux sources d’information. De longs mois sont en fait nécessaires pour discipliner son rapport à la bourse et définir le temps strictement nécessaire qui y est consacré en fonction de sa propre disponibilité. 

 

On découvre qu’une forme de sérénité s’acquiert à partir du moment où les gains réalisés effacent l’angoisse de pertes toujours possibles. Une heure par semaine suffit ainsi pour faire le point, observer sur internet l’évolution du marché et découvrir les facteurs de tout ordre qui ont un impact sur les cours de chacune des seven magnificent

 

On découvre ainsi leur sensibilité aux phénomènes d’actualité et parallèlement la difficulté du choix du bon moment pour vendre ou acheter. Il est d’ailleurs conseillé de ne faire qu’un minimum d’opérations, sachant que les 10 000 € investis le sont dans la durée. 

 

Le phénomène NVIDIA

 

Le moment choisi, le dernier trimestre 2024, est en fait particulièrement propice à l’investissement boursier du fait des annonces de baisses des taux d’intérêt susceptibles de provoquer un afflux d’achats d’actions. De surcroît, les chances de gains sont particulièrement fortes du fait du succès phénoménal de l’intelligence artificielle, et notamment de NVIDIA, le fabricant de puces spécialisées.  Comme on peut le voir, la progression du cours de cette entreprise a été deux fois celle du Nasdaq sur les dix premiers mois de l’année. Et surtout les pronostics de poursuite de cette progression peu commune se multiplient, du fait de l’absence de concurrence prévisible et de l’appétit des entreprises pour les puces IA. Bank of America vient notamment de relever son objectif de cours à 190$, avec un potentiel de progression de 40% !

A noter aussi qu’au sein-même du groupe très performant des « 7 magnifiques », les écarts ont été considérables, comme le montre le tableau ci-après.  

 

 

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Ces différences de performances étonnantes conduisent à en approfondir les raisons. On apprend peu à peu l’utilité des outils techniques les plus utiles pour les comparaisons et les éléments comptables les plus pertinents, comme le fameux PER, le Price Earning Ratio. On découvre aussi l’importance de l’analyse technique et de l’interprétation des courbes graphiques caractéristiques de chaque action.

 

L’Union des Marchés Européens de Capitaux

 

Encourager l’épargnant français à investir sur le marché américain peut paraître contraire à l’esprit européen, à un moment où les Européens sont précisément appelés à découvrir l’importance de l’investissement en fonds propres dans les entreprises européennes de toutes tailles La faiblesse actuelle de cet investissement explique en effet en grande partie la dépendance économique croissante de l’Europe vis-à-vis des Etats-Unis et de la Chine, et notamment l’absence de GAFAM européennes.

 

Encourager les épargnants à investir dans les entreprises européennes suppose la construction d’infrastructures financières, un ensemble dense de banques pan-européennes et de fonds d’investissements à l’image de ce que l’on observe aux États-Unis. C‘est l’objectif de l’Union des Marchés Européens de Capitaux, en discussion depuis de nombreuses années. Un objectif qui suppose la transformation en parallèle des mentalités européennes à l’égard du risque.  

 

Commencer à investir sur les marchés américains est précisément la démarche la plus rapide de cette éducation au risque. Pour des raisons évidentes de diversification des risques et notamment de la suppression du risque de change, les investisseurs d’aujourd’hui sur la nasdaq pourront devenir les investisseurs de demain dans les entreprises européennes en développement, comme les startups notamment, à condition naturellement que les opérations de private equity deviennent aussi simples à effectuer en Europe qu’aux Etats-Unis. Une perspective qui s’inscrit dans la durée. 

 

Alain Lemasson 

Centrale et Insead, ancien banquier 

Auteur de « Comprendre l’économie et la Finance modernes – 4ème édition »

et de "Dis papa, explique-nous la finance"  clic

 

  

 

Voir cette chronique et les précédentes sur le site de Capital

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01/11/2024
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